Quelque chose m’a interpellé, ce jour-là, dans ce musée. Habituellement, j’observe les sculptures, je tourne autour d’elles, j’apprécie. J’évalue l’oeuvre d’un artiste, avec une certaine distance. Mais, cette fois-ci, j’ai ressenti autre chose : un regard, une sensation, une chose vécue qui s’adressait à moi et me touchait profondément.
Jusque là, seul Van Gogh avait su pointer sur moi ce regard perçant, impudique et dérangeant, tellement vrai qu’il devient une ouverture sur les insondables profondeurs de ses drames. Mais voilà que des sculptures rompent la distance entre l’art et la vie et me parlent sans détour d’elles et de moi.
Mon regard sur les sculptures en a été transformé. Est-ce une question d’angle ? D’état d’esprit ? Souvent, un angle, une hauteur ou une distance révèlent l’âme d’une oeuvre sculptée. J’ai porté avec volupté un regard photographique humaniste sur les portraits sculptés.
J’avais vu, principalement, des images documentaires des sculptures. Je me suis, depuis, laissé aller à les regarder comme les êtres vivants qu’elles étaient pour leurs auteurs.
Je vous présente, ici, quelques images qui évoquent, pour moi, des sentiments profonds et me renvoient au silence de la contemplation. J’espère que vous partagerez mon regard et qu’ensuite vous verrez les sculptures différemment : elles sont vivantes !