paris, mAISON EUROPÉENNE DE LA PHOTOGRAPHIE
29/10/2025
Edward Weston, c’est toute une histoire : celle de la photographie. Pas tout à fait depuis ses débuts, mais presque: au moment où des photographes ont décidé, au cours des années 1880, d’en faire un art. Ainsi sont apparus la photographie pictorialiste et le mouvement éponyme. Alfred Stieglitz en était le chef de file, à côté de quelques autres, dont Edward Steichen aux USA et Jean Demachy en France. Edward Weston a fait partie de ce mouvement de 1908 jusqu’à son effacement après la Première Guerre mondiale. Il a ensuite contribué à l’émergence de la Straight Photography, ou photographie pure, qui lui a succédé.
Pour les pictorialistes, dans le contexte du tournant des XIXe et XXe siècles, faire de la photo un art rendait incontournable la référence à la peinture. Ainsi leurs photos ont-elles souvent pris des allures de peintures, notamment impressionnistes, au moyen de flous artistiques, de cadrages identiques, de techniques spécifiques de prise de vue et, surtout, de tirage.
L’exposition de la MEP chemine, sur les pas de Edward Weston et de quelques un(e)s de ses condisciples, du pictorialisme au modernisme. C’est un cheminement vers la netteté, vers la photographie pure qui, contemporaine du mouvement moderne, sera également nommée photographie moderne.
Mais Edward Weston était bien plus qu’un membre parmi d’autres de groupes de photographes innovateurs. Il était lui-même original et créateur, jusqu’à fonder, avec Ansel Adams, le principal groupe de la photographie moderne, le groupe f/64.
Car son oeuvre est originale à plusieurs titre et la MEP le montre très bien. En particulier, mais non exclusivement, on voit émerger chez lui l’importance de la structure, qui organise de plus en plus explicitement ses paysages, mais aussi ses portraits, jusqu’à l’abstraction. Weston défrichait, un peu avant eux, le même terrain que les surréalistes.
