Londres, The Photographers' Gallery
06/09/2024
Aujourd’hui la vie d’Ernest Cole fait l’objet d’un film de Raoul Peck, « Ernest Cole, Photographe ». Au cours de l’été 2024, The Photographers’ Gallery présentait à Londres une exposition consacrée à House of Bondage, un ouvrage central dans l’oeuvre d’Ernest Cole. Je profite de la sortie de ce film pour revenir sur l’oeuvre de ce photographe qu’on a pu voir récemment à Londres.
Noir Sud-Africain, Ernest Cole (1940-1990) a vécu la violence et les humiliations quotidiennes de l’apartheid. Il a photographié les conditions de vie extrêmement précaires des Sud Africains Noirs, des travailleurs de la mine aux travailleurs domestiques. Ses photos décrivent également le système discriminatoire des transports, de l’éducation, de la santé, etc. En 1967, il a publié House of Bondage, qui constitue une chronique exceptionnelle de la réalité brutale de l’Apartheid en Afrique du Sud. Ce livre fut un des premiers ouvrages qui en présentait des images au reste du monde. Mais cette publication valut à Ernest Cole d’être banni à jamais de son pays.
Le film prolonge le livre en traitant également la période américaine du photographe. Celui-ci, en Afrique du Sud, avait peur d’être arrêté. Dans le Sud de l’Amérique, il avait peur d’être tué. Mais il n’a jamais arrêté de photographier.