paris, musée Carnavalet
22/04/2025
Agnès Varda est un cocktail rare et accompli d’humanité et de créativité. Dans toutes les circonstances de sa vie, face à tous les défis auxquels elle s’est confrontée, elle a apporté des réponses toujours originales et surprenantes, toutes empreintes d’une humanité profonde et d’une créativité qui a toujours semblé sans limites.
Agnès Varda ignorait les frontières. En particulier, elle faisait du cinéma photographiquement et de la photo… cinématographiquement. Et, surtout, elle savait mettre en avant la vie, la vie ordinaire, celle des gens tels qu’ils sont, qui vivent, aiment et souffrent, qu’on ne voit pas et qu’elle célébrait avec une douceur inouïe. Cléo de 5 à 7, les plages d’Agnès, Visages-Villages en sont quelques témoignages parmi une oeuvre immense.
Un regret cependant : l’absence d’évocation, dans cette exposition, d’un des tout derniers travaux d’Agnès Varda, Visages-Villages, un sommet d’humanité là encore, réalisé avec JR. Certes, Paris y est peu présente, mais la Ville Lumière se serait grandie en dépassant la logique quelque peu boutiquière qui contraint l’exposition dans le strict pré carré parisien. Elle aurait pu se laisser emporter par l’immense Agnès Varda jusqu’aux limites de son art. Mais pareil geste est-il envisageable à Paris aujourd’hui ?